Le der des ders : Jules Jorat
Jules Jorat est un des poilus de La Verpillière dont le nom est aujourd'hui absent du monument aux morts de la commune. Pourtant, une plaque portait son nom sur le monument aux morts mais cette dernière a disparu depuis longtemps.
Archives départementales de la Haute-Savoie (Registres militaires).
Comme Maurice Truchet, Louis Dugelay, Marie-Alphonse Perdrix, Joseph Durand et Antony Garin, son nom sera enfin ajouté au monument aux morts le 11 novembre prochain.
Jules Louis Jorat n'est pas originaire de La Verpillière mais il a vécu et il est mort dans notre commune. Il est né à Bogève en Haute-Savoie 16 janvier 1874. Il s'est marié le 19 juin 1901 à Anatalie Berthe Forel. Il est le père de deux enfants : Louis Honoré et Edgar Joseph Arthur. Il a participé à la Grande Guerre du 4 août 1914 au 2 août 1917. Il a été incorporé au 14e Escadron du Train. Il est décédé le 29 juillet 1922 des suites de la tuberculose qu'il a contractée durant le guerre.
Si près du centenaire de l'armistice.
A quelques jours du centenaire de l'armistice, je tenais à publier à nouveau quelques billets. Depuis la fin de ce projet scolaire mené entre 2015 et 2016, l'ombre de la Grande Guerre ne m'a guère quitté et dès que l'occasion s'est présentée, j'ai continué, cette fois seul, sans élève, de découvrir des lieux du premier conflit mondial en France et en Europe :
- la tombe de Dave Gallaher, près d'Ypres en Belgique, dans le cimetière militaire de Nine Elms à Popperinge. Emblématique et héroïque capitaine des All Blacks. Il a trouvé la mort en 1917 lors de la bataille de Passchendaele. Son nom reste encore associé au trophée que se disputent la France et la Nouvelle-Zélande lors de chaque match de rugby qui les oppose.
- le monument aux soldats allemands et russes dans le cimetière d'Antakalnis à Vilnius. A l'autre bout de l'Europe, un front trop souvent oublié...
- le cimetière militaire français de Bellu à Bucarest en Roumanie : aux "Eroii Francezi" qui auront attendu 1919 pour sortir de la guerre. Gloire à l'armée du Danube du Général Berthelot !
- le mémorial de la bataille d'Arras témoignage poignant d'une guerre souterraine et cette lettre émouvante conservée en son sein qui en dit beaucoup en peu de mots.
Un dernier message...
En cette fin d'année scolaire et à l'aube des commémorations du centenaire de la bataille de la Somme, je tenais à remercier toutes les personnes qui ont permis de mener à bien ce projet : M. Crey, principal du Collège Anne Frank de la Verpillière, Mme Moguerou, intendante, Mme Haro et M. Jeannoutot, professeurs documentalistes, Mme et M. Sage de la Commission du Patrimoine de la Mairie de la Verpillière qui nous ont transmis de nombreuses informations sur les poilus de la Verpillière et bien évidemment les élèves de la classe de 6ème B.
Ce projet aura permis aux élèves de retrouver, pour certains, la trace de leurs aïeux, de faire ressurgir du passé le parcours des soldats de la Première Guerre Mondiale de notre commune et de visiter des lieux emblématiques de la Grande Guerre sous la houlette d'un archéologue spécialiste de ce conflit, Yves Desfossés.
Même si ce blog compte près d'une centaine d'articles, les perspectives restent encore immenses. Si le temps ne nous avait pas manqué, les élèves auraient pu évoquer ici l'hôpital de la Verpillière, qui est aujourd'hui la mairie de notre commune et qui a accueilli de nombreux blessés durant la Grande Guerre, l'usine Marron qui produisait des grenades durant la Guerre de 14-18 ou encore l'histoire du 99ème Régiment d'Infanterie par lequel de nombreux soldats de la Verpillière sont passés.
Le 11 novembre 2018, les élèves de la classe de 6ème B seront en 3ème et auront étudié à nouveau la Grande Guerre. J'espère qu'ils garderont un bon souvenir de leur voyage pédagogique et du projet qu'ils ont mené et qu'ils pourront réinvestir certaines connaissances qu'ils ont acquis cette année.
Pour le 11 novembre 2018, nous espérons que les noms des soldats "oubliés" soient ajoutés au monument aux morts de la Verpillière.
Enfin, j'espère que nous aurons donné tort encore quelques temps à Dorgelès qui a écrit dans "les Croix de bois" : "C'est vrai, on oubliera. Oh ! je sais bien, c'est odieux, c'est cruel, mais pourquoi s'indigner : c'est humain... Oui, il y aura du bonheur, il y aura de la joie sans vous, car, tout pareil aux étangs transparents dont l'eau limpide dort sur un lit de bourbe, le coeur de l'homme filtre les souvenirs et ne garde que ceux des beaux jours. La douleur, les haines, les regrets éternels, tout cela est trop lourd, tout cela tombe au fond...
On oubliera. Les voiles de deuil, comme des feuilles mortes, tomberont. L'image du soldat disparu s'effacera lentement dans le coeur consolé de ceux qu'ils aimaient tant. Et tous les morts mourront pour la deuxième fois."
Bonnes vacances à toutes et tous.
Felice Paviotti
Nous évoquons aujourd'hui le souvenir d'un soldat italien de la Grande Guerre enterré dans le cimetière de notre commune. Nous n'avons malheureusement pas pu retrouver sa trace dans les archives militaires italiennes. Mais, sa fille nous a transmis quelques informations.
Felice Paviotti à gauche sur la photographie.
Diplome accordant à Felice Paviotti la Médaille italienne commémorative de la Grande Guerre.
Felice Paviotti est né à Palmanova en Italie dans la région du Frioul-Vénétie Julienne le 18 janvier 1897. Il a combattu lors de la Première Guerre Mondiale avec l’armée italienne. Il aurait été fait prisonnier.
Tombe de Felice Paviotti dans le cimetière de la Verpillière.
D'après les traces visibles sur sa tombe, il a été décoré de la Croix du Vittorio Veneto ainsi que de la Médaille italienne commémorative de la Grande Guerre. Il est mort en 1973.
Joseph Montagnon
Apolline et Erhan évoquent le souvenir d’un soldat de la Grande Guerre de notre commune.
Fiche matricule de Joseph Montagnon (Archives départementales de l'Isère).
Joseph François Montagnon est né le 21 avril 1892 à la Verpillière. Il est le fils de Jean Marie Montagnon et de Marie Servonnat. Il était mouleur machiniste. Il était ami avec Alphonse Poizat qui a lui aussi été soldat durant la Grande Guerre.
Il a participé à la Première Guerre Mondiale contre l’Allemagne à partir du 4 août 1914. Il a fait partie du 30ème Bataillon de Chasseurs à pied. Il est nommé Chasseur de première classe le 6 décembre 1915. Il a combattu en Italie contre l’Autriche et l’Allemagne du 6 novembre 1917 au 6 avril 1918.
Il a été cité à l’ordre de son bataillon le 6 décembre 1915 : « a pris part aux combats du 20 juillet au 6 août 1915 à la suite desquels le Bataillon a été cité à l’ordre de l’Armée, s’est distingué par sa bravoure ».
Il est à nouveau cité à l’ordre de son bataillon le 20 septembre 1916 : « Dévoué et brave au front depuis de la campagne a transporté sous un violent bombardement en plein découvert les blessés du bataillon pendant la période du 8 au 15 août 1916. S’était déjà distingué du 11 au 25 juillet 1916 ».
Une nouvelle fois, il est cité à l’ordre du 6ème groupe le 8 septembre 1918 : « Brancardier d’une bravoure toujours joyeuse, entraîneur de son équipe, s’est fait remarquer par son dévouement aux combats du 18 au 25 juillet 1918 et du 15 au 27 août 1918 ».
Une dernière fois, il est cité à l’ordre de l’Infanterie le 1er décembre 1918 : « Brancardier d’élite d’une activité débordante que semble exalter le péril toujours en éveil pour être le premier autour des blessés et pour les relever rapidement, occupe les moindres répits de la bataille pour rassembler les morts et les inhumer. S’est particulièrement dévoué du 1er au 9 octobre 1918 à travers la position Hindenburg entre le Tronquoy et Essigny ».
Joseph Montagnon (à droite) avec son grand ami Alphonse Poizat.
Il a reçu la Croix de guerre avec deux étoiles en bronze et la Médaille militaire.
Il est démobilisé le 25 août 1919.
Tombe de Joseph Montagnon dans le cimetière de la Verpillière.
Il est mort en 1956. Il est enterré dans le cimetière de la Verpillière.
Deux soldats de la Grande Guerre...
Nous évoquons aujourd’hui le souvenir de deux anciens combattants de la Grande Guerre enterrés dans le cimetière de la Verpillière et dont nous n’avons pas retrouvé la trace dans les archives militaires.
Louis Piumarta est né à Milan en Italie le 5 juin 1890. Il est donc d’origine italienne mais a combattu dans l’armée française. Il a reçu pour avoir participé à la Première Guerre Mondiale la Médaille militaire et la Croix de guerre avec palme. Il est mort en 1969.
Tombe Louis Piumarta dans le cimetière de la Verpillière.
Marius Charles Gayet est né le 28 février 1893 à Saint-Etienne. Il a reçu la Légion d’honneur et la Croix de guerre suite à la Première Guerre Mondiale. Il était officier de cavalerie et avait le grade de Commandant. Il est mort en 1947.
Tombe de Charles Gayet dans le cimetière de la Verpllière.
Alphonse Poizat
Laura et Vincent évoquent le souvenir d’un soldat de la Grande Guerre de notre commune.
Fiche matricule d'Alphonse Poizat (Archives départementales de l'Isère).
Alphonse Joseph Poizat est né le 26 juillet 1892 à la Verpillière. Il est le fils de Jean Poizat et de Marie Anne Serve Martin. Il avait une entreprise de fabrication de galoches. Il était ami avec Joseph Montagnon qui a lui aussi été soldat durant la Grande Guerre.
Il a participé à la Première Guerre Mondiale contre l’Allemagne à partir du 6 août 1914. Il a fait partie du 140ème Régiment d’Infanterie. Il est nommé caporal le 25 septembre 1915.
Alphonse Poizat (à gauche) avec son grand ami Joseph Montagnon.
Il a été intoxiqué par gaz le 4 novembre 1917 à la forêt de Pinon en Champagne. Il a été à nouveau intoxiqué par gaz le 29 juillet 1918 en Champagne. Il a été cité deux fois à l’ordre de son régiment le 24 août 1916 et le 19 septembre 1918.
Il a été démobilisé le 30 juillet 1919.
Tombe d'Alphonse Poizat dans le cimetière de la Verpillière.
Il a reçu la Croix de guerre avec deux étoiles en bronze et la Médaille militaire.
Il est mort le 13 avril 1969. Il est enterré dans le cimetière de la Verpillière.
Les médailles d'Alphonse Poizat (Photographie transmise par son petit-fils M. Denis BORRAS).
Aristide Maître
Aristide Stéphane Maître est né le 3 août 188 à Brainans dans le Jura. Il est le fils de François Elisée Maître et de Marie Alice Breniaux. Il était inspecteur de sûreté.
Tombe d'Aristide Maître dans le cimetière de la Verpillière.
Il a participé à la Première Guerre Mondiale contre l'Allemagne à partir du 16 août 1914. Il a fait partie du 1er Régiment de Tirailleurs Algériens. Puis, il est passé au 44ème Régiment d'Infanterie le 10 septembre 1914. Il est blessé à la tête par un éclat d'obus le 23 septembre 1915 à Souain dans la Marne. Il est alors évacué et hospitalisé à Arcachon du 27 septembre 1915 au 8 novembre 1915. Il est à nouveau blessé, cette fois-ci à la main gauche par une balle, le 9 août 1916 au bois de Hem dans la Somme. Il est nommé soldat de première classe le 30 janvier 1917. Le 31 janvier 1917, il est incorporé au 53ème Régiment Territorial d'Infanterie et il est affecté au service auxiliaire à cause de sa blessure à la main. Il est démobilisé le 10 avril 1919.
Il a participé à la Seconde Guerre Mondiale en tant que résistant. Il a ensuite fait carrière dans la police judiciaire.
Il est mort en 1963. Il est enterré dans le cimetière de la Verpillière.
François Sage
Dorian évoque le souvenir d’un soldat de notre commune « Mort pour la France ».
Fiche matricule de François Sage (Archives départementales de l'Isère).
François Joseph Sage est né le 4 septembre 1887 à la Verpillière. Il est le fils d’Henri Sage et de Marie Claudine Odet. Il était cordonnier.
Il a participé à la Première Guerre Mondiale contre l’Allemagne du 4 août 1914 au 25 janvier 1918.
Il est affecté au 299ème Régiment d’Infanterie en août 1914. Il a participé durant l’été 1914 aux combats de Lorraine pour endiguer la progression des Allemands.
Photographies de François Sage avec sa femme Angèle et son fils Henri.
Il a été blessé à Gerbéviller en Meurthe et Moselle au pied gauche par une balle le 30 août 1914. Il a alors été évacué durant quelques mois à Dijon. Il est ensuite incorporé au 99ème Régiment d’Infanterie à son retour sur les zones de combat. Il est à nouveau blessé par une balle allemande le 8 mars 1915 à Fontaine-lès-Capy dans la Somme. Il est alors évacué et soigné à Paris du 10 mars au 10 juin 1915. Il est à nouveau affecté au 299ème Régiment d’Infanterie à son retour. Il a participé à la bataille de Verdun. Du 1er février au 4 avril 1917, il est dans les tranchées en première ligne. C’est durant cette période qu’il contracte la tuberculose.
Fascicule de mobilisation de François Sage.
Le 25 janvier 1918, il est réformé car il est atteint par la tuberculose.
En 1927, il a fait partie de l’Association des Mutilés et Anciens Combattants.
Tombe de François Sage dans le cimetière de la Verpillière.
Il est mort de la tuberculose le 22 avril 1929 à Lyon. Il est enterré au cimetière de la Verpillière. Nous connaissons son parcours durant la Grande Guerre grâce à un discours que le président de l'Association des Mutilés et Anciens Combattants a écrit pour son enterrement.